Il suffit de traverser la Seine et hop ! On se retrouve dans la cour de récré de Claude Monet. Bienvenue à Rouen, Mesdames, Messieurs.
Pour accompagner ce grand moment, un impressionniste de la musique actuelle : Nicolas Jaar, la Bohème.
Je n'étais jamais venue ici, ma mère non-plus, un comble pour deux Normandes ! Peut-être un reste de racisme entre la Haute et la Basse Normandie. Pourtant, on a bien fait d'aller d'l'aut' côté d'l'eau ! (Traverser la Seine, quoi, vous parlez pas Normand ?)
On découvre une ville magnifique, d'une architecture à couper le souffle. Et ce "gros horloge"... Comparé à chez nous, tout semble incroyablement sauvé de la guerre. On imagine aisément les lavandières et les maquignons promener ici.
Avec ma mère, on prend le temps de savourer chaque détail jusqu'à l'enseigne en verroterie du bureau de tabac. Sans compter qu'elle m'offre un jus de citron en terrasse et me laisse le temps de dessiner, elle est parfaite, ma mère. On aurait bien aimé que ma soeur soit là, je l'ajoute à côté de l'horloge... C'est magique, le dessin.
Un peu plus loin, face à la cathédrale, l'hôtel où Monet avait pris une chambre avec vue pour la peindre jusqu'à plus soif. Et bien il n'a pas beaucoup de recul, ma parole ! En revanche, les filles sont très élégantes, ça devait déjà être pareil à son époque. Peut-être parce qu'on est près de Paris ?
Vue de loin, la cathédrale a l'air beaucoup plus haute !
Avec ma mère, nous voilà parties à l'assaut de l'impressionnisme, Exposition "Etonnants reflets" au musée des Beaux Arts. Au crayon de couleur, tentative de comprendre les marques et formes de mes peintres préférés.
Le voilier de Caillebotte, c'est une collection privée, on ne le reverra peut-être jamais ! Le Renoir à droite présente une locomotive sur un pont en acier, clin d'oeil à Monet, qui faisait lui-même un clin d'oeil à Turner...
Ce que j'ignore encore, c'est que le lendemain, je verrai le Monet en bas en grandeur nature... Parce qu'à Etretat, je n'y suis jamais allée non-plus !
Entracte : déjeuner sur l'herbe, enfin presque ! On casse la croûte face au tableau, pratiquement dedans, on a presqu'envie de tendre le bras pour prendre un dé à coud'd'calva... Vive les mariés !
Et le soir double coup de bluff au poker : temps magnifique, lever de lune et coucher de soleil. Il fait beau tous les jours, maintenant, en Normandie ?
En tout cas, pour la première fois, j'ai vu le même jour des tableaux et les paysages qui les ont inspirés : la Normandie a une lumière particulière, pas étonnant qu'ils aient planté leur chevalet par ici !
Sur la plage, des enfants en pyjama qui jouent devant chez eux. C'est un jardin extraordinaire...
Tiens, il y a une version plus courte de la Bohème par Nicolas Jaar l'impressionniste musical !
Bon ici, y'a pas que l'impressionnisme, y'a aussi les chevaux de course. D'Angleterre, d'Argentine, des Emirats... Le soir, on les voit se baigner et se dégourdir un peu dans l'eau, c'est beau. Ils sont un peu sauvages et très élégants, ils contrastent avec les chevaux de club qui galopent bourrus en troupeau.
